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No34
   28-juillet-2009   

EN ATTENDANT LA GRIPPE A (H1N1) CHEZ COCA-COLA

La richesse de l’entreprise c’est d’abord des salariés en bonne santé

Après la grève de 3 semaines en 1995 à l’usine de Grigny, l’employeur a prévu un plan d’organisation de production supplémentaire sur d’autres sites français et européens pour éviter d’avoir des rayons vides en grandes surfaces.
Après la prise de conscience des dérèglements climatiques pouvant entraîner des inondations très importantes sur Paris, l’employeur a prévu le déplacement de son siège social dans des bureaux déjà en place sur une plate-forme logistique.
Après la contagion des mouvements sociaux de 2008 sur le territoire national pour la négociation salariale qui ont asséché les linéaires, l’employeur a accéléré la finalisation de son plan de continuité de la livraison des produits aux clients pour être le meilleur fournisseur.
Aujourd’hui, Coca-Cola va déployer son plan face à la pandémie de la grippe porcine.

Le virus de la grippe A est là et la pandémie semble inévitable

En Angleterre, les autorités prévoient « 65.000 décès » et envisagent de faire travailler les crématoriums « 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ». En France, la pandémie est annoncée comme « inévitable » même si certaines autorités parlent de « grippette ». Aujourd’hui, quand on voit déjà dans les services d’urgences un dixième des patients porter des masques, on prend conscience des risques. Le pic de contagions est attendu en France pour la mi-septembre. Les prévisions sont d’une personne touchée sur deux dans la population générale.
Si les salariés viennent dans l’entreprise, c’est pour donner leur force de travail car ils se sont engagés par leur contrat de travail à ne donner que ça. Par contre l’employeur prend normalement les mesures nécessaires pour garantir la santé et la sécurité de ses salariés pendant leur travail. Face au niveau de contagion et de propagation de ce nouveau virus, l’employeur se doit d’offrir des garanties suffisantes aux salariés qui viennent travailler et de soutenir ceux qui sont déjà atteints.

L’entreprise s’adapte constamment aux différents risques

Suite à des maladies ou à des incapacités temporaires de personnes « indispensables », les salariés sont étonnés de voir certains travailler avec des béquilles ou des gros pulls. Par contre, quand il s’agit d’un ouvrier employé immobilisé chez lui par son médecin référent, pour prendre soin de sa santé, l’employeur n’hésite pas à lui envoyer un autre médecin, sans doute pour un prompt rétablissement. Il est peut-être temps que l’employeur réfléchisse à la santé de ses salariés comme un capital à préserver plutôt que de voir en la maladie ou l’accident, uniquement une gêne, une nuisance, des pourcentages sur la feuille de résultats mensuels ou des caisses en moins chez le client.
L’employeur a-t-il prévu d’être coorganisateur de la vaccination, même si le vaccin ne sera prêt que pour la mi-novembre ? Les pharmacies d’entreprise sont-elles suffisamment remplies de médicaments et de préventifs? Le registre des soins est-il la seule réponse passive de l’entreprise face à une alerte d’une contagion possible ? Des recommandations sur les salutations ne sont-elles pas à instituer ? Des consignes de nettoyage sont-elles prévues pour les combinés téléphoniques, les poignées de porte et les poubelles pouvant contenir des mouchoirs jetables ? La non-venue d’un salarié grippé (sans qu’il puisse connaître le type de grippe) n’est-elle pas préférable en la compensant plutôt que de courir le risque de trois salariés de plus touchés (statistique de la transmission du H1N1) ?

Il est temps que l’entreprise prenne en compte réellement les risques de contagion dans le monde du travail comme le rappelle l’Etat et, qu’elle communique son plan en restant à l’écoute de ses salariés.


   top.gif    Dépôt CCE Clamart: 28-juillet-2009   
   c.gif    Responsable de publication: Gaby ZENOU